mercredi 7 janvier 2009

Ce soir, je dors à Hollywood.




« Si le docteur Colden était un acteur, ce serait Robert Redford.

Un de ces « vieux beaux » qui n’allume que les minettes cherchant désespérément le malsain réconfort d’une image paternelle.

Le docteur Colden est mon psy. Et il ne me rassure pas plus qu’il ne m’inquiète. Il représente juste une tranche horaire de ma semaine, qui vient se faufiler au sein d’un contexte familial trop néfaste. Ses séances sont sensées m’apaiser et m’aider à régir ma vie avec plus de confiance. Elles ne parviennent qu’à faire surgir de nouvelles questions cruciales chaque semaine.

En l’occurrence, j’ai décidé de laisser tomber la psychanalyse. Pour un petit moment en tout cas. Demain, je m’envole pour Los Angeles, où m’attendent soleil, gloire et fortune ! Trois éléments qui sont difficilement palpables ici, à Palmyra, NJ. Le docteur Colden me déconseille fortement d'entreprendre un tel voyage. Je le soupçonne surtout de prendre conscience qu'il devra faire une croix sur ma contribution substantielle de 67$ par semaine.

Mr Lovejoy, mon prof d’écriture à l’Actors Studio de New-York, m’a offert une opportunité que je ne peux rater sous aucun prétexte : rencontrer une grosse huile des studios Mountain Pictures.

A vrai dire, ils sont essentiellement à l’origine de la plupart des bouses blockbusterisées qui sortent depuis près de 5 ans, mais qu’importe, je suis prêt à faire des concessions. En tout cas, dans un premier temps…

Inventaire de la valise n°1 :

-Une trousse de toilette

-Sept slips

-Quatre paires de chaussettes (je mettrai des tongues)

-Six chemises à motifs

-Un pantalon long

-Trois bermudas

-Un ordinateur portable

-Un tube d’anxiolytiques

-Deux puffs de réserve de Ventolin


Inventaire de la valise n°2 :

-Une bombe de Pledge

-Deux masques anti-poussière stériles

-Quatre chiffons doux sous protection cellophane

-Un vaporisateur de voyage d’essence de vanille

-Un flacon de détergent lavande à l’eau de javel


Me voici paré à toute éventualité. Le monde pourrait s’écrouler demain, j’ai de quoi survivre.

Hollywood, here I come !!!! »

Journal d’Orson Wells, 24 Février 2009.



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